
Kinshasa, 20 mai 2025(TOP243NEWS).-
Le président de la commission Défense et Sécurité de l’Assemblée Nationale , le député national Rubens Mikindo, a inauguré, mardi, au salon Virunga de l’hôtel Memling, à Kinshasa Gombe, l’Atelier de renforcement des capacités du Parlement sur la gouvernance et reforme du secteur de la sécurité, le contrôle parlementaire dudit secteur, la reforme de la PNC -Police Nationale Congolaise- ainsi que la loi de programmation de ladite reforme, qui va de 2025 en 2029.
C’était en présence du Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo.
À en croire le PARP -Programme d’Appui à la Réforme de la Police-, qui organise cet atelier de trois (3) jours, de commun accord avec le Centre Genevois pour la Gouvernance du Secteur de Sécurité, DCAF en sigle, il sera question de mettre à niveau les nouveaux élus, ainsi que les membres de la Commission Défense et Sécurité, et ceux de la Politique, Administrative et Juridique, au regard du rôle qu’ils ont à jouer en matière de législation, contrôle et évaluation du secteur de la sécurité et des reformes en cours.
La cheffe d’équipe du PARP et DCAF, Fatumata Diallo, a indiqué que ce programme se trouve dans sa 3è phase, laquelle devra prendre fin au mois de décembre de l’année en cours.
Pour monsieur Charles Winji Wire , expert au CSRP -Comité de Suivi de la Réforme de la Police-, cette réforme a pour rôle de mettre fin à l’ancienne Police, où il y avait un meli melo avec les méthodes militaires, afin d’en faire une nouvelle Police voulue républicaine et de proximité avec la population civile.
Loin d’être une nouvelle unité, la Police de proximité, a expliqué Charles Winji Wire, est plutôt un nouveau mode de fonctionnement au sein de la PNC. Il s’agit, de débarrasser la PNC de tous les signes de l’Armée; entre autres, des grades, des tenues ainsi que des équipements militaires, qui la confondaient avec l’Armée.
En plus de ça, a-t-il souligné, il faut une Police unique, avec, en son sein, une Police administrative et une une Police judiciaire, laquelle appartenait jadis au Parquet.
Cette unicité, faut-il la mettre en exergue, est sous la supervision d’un Commissaire divisionnaire, avec sous ses ordres directs : trois Commissaires divisionnaires adjoints : Un en charge de la Police Administrative, le second en charge de la Police judiciaire, et le troisième a dans ses responsabilités la gestion des ressources humaines.
Et l’expert au CSRP de révéler que cette réforme se trouve basée sur un cadre stratégique avec, en son sein, 19 objectifs.
Si on atteint les 19 objectifs, on aura atteint la réforme », a-t-il rassuré.
C’est ce qui a été confirmé par le Coordonnateur national de la Cellule de la Réforme de la Police, le Commissaire divisionnaire adjoint Sebastien Ebua Gobula .
Le Coordonnateur National de la CRP a, en outre, montré aux membres de deux Commissions parlementaires les défis qui sont en train de miner cette réforme.
Il a mis en exergue, entre autres, les difficultés financières et techniques, l’absence de formation des policiers, l’inactivité de ceux déjà à l’âge de la retraire et qui continuent à faire nombre, sans oublier la non maîtrise des effectifs de la gente policière disséminée à travers les 26 provinces de la RDC -République démocratique du Congo-. Car, à ce jour, a indiqué le Coordonnateur national de la CRP, il n’y a que 4 provinces où les effectifs policiers sont maîtrisés. C’est le cas de la ville-province de Kinshasa et les provinces du Kasaï, de l’Équateur et de l’Ituri.
Il a, à cet effet, demandé aux parlementaires de bien vouloir lutter, pour que le Gouvernement mette des moyens à la disposition de la Police, afin de l’aider à moderniser son système, ainsi qu’améliorer les conditions de vie et de travail de ses agents.
Somme toute, la PNC sollicite l’implication du Parlement, pour la mise en application parfaite de cette réforme.
»La réforme de la Police n’est pas une affaire de la Police elle-même. C’est l’affaire de toute la population représentée par les constituants que vous êtes », a fait savoir le Coordonnateur national de la CRP aux élus du peuple, avant de les prier de bien vouloir veiller à l’exécution surtout de la Loi de programmation ci-haut évoquée.
Prenant la parole en qualité d’autorité de tutelle, le Vice-premier ministre Jacquemain Shabani a émis le vœu de voir la Police Nationale Congolaise être dotée d’une loi à la hauteur et à la dimension des ambitions de la République démocratique du Congo.
Mike Pakoto.