Kinshasa, 20 Mai 2024(TOP243NEWS).-
Le 24 novembre 1965, le haut commandement de l’Armée nationale dirigé par le lieutenant général Joseph-Désiré Mobutu a pris le pouvoir politique à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
A 5 heures du matin du 24 novembre 1965, le capitaine Michel Lonoh, l’un des officiers de l’armée nationale qui ont été connus sous le vocable de « compagnons de la révolution » a lu une déclaration de prise de pouvoir sur la Radio-Léopoldville : « Le lieutenant-général Joseph-Désiré Mobutu assumera les prérogatives constitutionnelles de Chef de l’Etat. L’armée met fin à la course au pouvoir des politiciens ».
Peu avant, il avait démis le Président Joseph Kasa-Vubu du pouvoir et déchargé Evariste Kimba, premier ministre déchu, de ses fonctions de formateur du gouvernement, pendu en 1966.
Comme si cela ne suffisait pas. Cinq heures après, le Président Mobutu entouré des membres du Haut commandement de l’armée, notamment le général Bobozo, les colonels Masiala, Mulamba, Nzoïgba, Tshiatshi, Monyango, Singa, Basuku, Malila, Tukuzu ainsi que le major Wabali et le lieutenant Ilosono, a animé une conférence de presse. Dans l’après-midi, il a convoqué les sénateurs et les députés en Congrès national au Palais de la nation qui ont approuvé le coup d’Etat par acclamation.
Dans la soirée, il s’est adressé aux soldats : « Je compte sur vous. Je suis Président de la République pour cinq ans. Je resterai militaire comme vous. Je porterai mon uniforme et recevrai mon traitement du quartier général », leur a-t-il dit.
Le même 24 novembre, deux Belges sont entrés en scène : le journaliste Pierre Davister de l’hebdomadaire « Spécial », et le conseiller militaire de Mobutu, le colonel Marliere pour rédiger la proclamation de la prise de pouvoir par le Haut commandement de l’Armée nationale et la lettre de destitution de Joseph Kasa-Vubu.
«Il manquait de discipline chez nos hommes politiques. Pendant cinq ans, nous allons l’instaurer dans tous les domaines à savoir, politique, économique et financier », a soutenu le Président Joseph-Désiré Mobutu devant la presse belge pour justifier sa prise du pouvoir du 24 novembre 1965.
Quelques jours après sa prise du pouvoir, le Président Mobutu a prononcé un discours devant 30.000 personnes au stade Roi Baudouin, l’actuel stade Tata Raphaël qui sera suivi de plusieurs événements notamment le concert de la Garde républicaine, le carrousel des motocyclistes de l’escorte présidentielle et la démonstration de close-combat exécutée par des parachutistes.
Le Président Mobutu était habillé en chemise de parachutiste, col ouvert avec à ses côtés les ministres debout pour suivre le discours du nouveau Chef de l’Etat.
Dans son discours, il a pointé du doigt le ras-le-bol des Congolais suite aux incessants conflits entre hommes politiques, l’inertie administrative, la corruption et la « politicaillerie ».
« Le Congo d’aujourd’hui caractérisé par la misère, la faim et les malheurs sera transformé en pays riche et prospère», a dit Joseph-Désiré Mobutu qui a appelé alors les Congolais à « retrousser les manches».
Le président Mobutu a pu installer le régime autocratique avec l’instauration effective du monopartisme avec son parti-Etat le Mouvement populaire de la révolution (MPR) qui a duré jusqu’en 1990.
Dimanche 19 mai 2024, une situation confuse a fait surface à Kinshasa, le porte-parole de l’armée a évoqué une «tentative de coup d’État». Des coups de feu ont retenti à Kinshasa, dans le quartier central de la Gombe, à cause des affrontements autour de la résidence de Vital Kamerhe, un allié politique du président Félix Tshisekedi.
Le porte-parole de l’armée, le général Sylvain Ekenge, l’a qualifié d’une « tentative de coup d’État ».
Selon le porte-parole de l’armée, les assaillants, une vingtaine d’hommes armés, vêtus d’uniformes militaires, s’en étaient pris vers 4 heures à la résidence de Vital Kamerhe, ont été arrêtés, avant de souligner que cette tentative impliquant conjointement des « étrangers et des Congolais », tous mis «hors-d’état de nuire».
Ces assaillants se sont ensuite retranchés dans le palais présidentiel à proximité tout en hissant dans la cour du palais le drapeau du Zaïre, l’ancien nom de la RDC.
Sur la télévision d’Etat, la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), le porte-parole de l’armée a dénoncé un coup d’État qu’il a dit » étouffé dans l’oeuf par les forces de défense et de sécurité ».
« Les Forces armées de la République démocratique du Congo portent à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’un coup d’Etat a été étouffé dans l’oeuf par les forces de défense et de sécurité », a déclaré le général-major Sylvain Ekenge.
« Cette tentative a impliqué des étrangers et des Congolais. Ces étrangers et Congolais ont été mis hors d’état de nuire et leur chef y compris », a indiqué l’officier.