
Bukavu, 6 Août 2025 ( TOP243NEWS ).-Le journaliste Wilondja Mazambi Fiston, en poste à la Centrale de Monitoring des Médias (UNPC/Sud‑Kivu), a été retrouvé mort le mardi 5 août 2025 au matin, maculé de sang dans la rue de Bukavu, quartier Nguba. Il portait une corde nouée autour du cou, des traces visibles de torture sur le visage et le corps témoignaient d’un passage douloureux avant son décès .
Selon des témoins recueillis par l’ONG Journalistes en Danger (JED), la victime, âgée d’une trentaine d’années, avait été enlevée la veille dans la soirée (vers 18h), non loin de son domicile dans le quartier Nguba, par un commando armé non identifié. Transporté d’urgence à l’hôpital général de Bukavu, il succombe à ses blessures peu après son arrivée .
Wilondja Fiston était journaliste professionnel engagé. Il avait débuté à la Radio-Télévision Ngoma ya Kivu (RTNK), média fondé par Norbert Basengezi Katintima, avant de rejoindre le projet de monitoring des médias du Sud‑Kivu géré par l’UNPC. Il avait également été secrétaire particulier du président sectionnaire de l’UNPC entre 2014 et 2020. Il laisse derrière lui une veuve et trois enfants, dont l’aîné a cinq ans, rappelle t-on.
L’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), section Sud‑Kivu , dans un communiqué officiel, elle condamne fermement ce crime qualifié de barbare et réclame une enquête internationale indépendante pour identifier les auteurs, commanditaires et complices, et les traduire en justice. L’UNPC appelle aussi au respect des droits humains et de la liberté de la presse dans les zones occupées par les rebelles .
Lors d’un communiqué publié le 6 août 2025, les autorités congolaises qualifient ce meurtre d’« acte criminel », tout en rappelant le climat d’insécurité et de violation des droits fondamentaux dans les territoires occupés par le M23. Le gouvernement assure que les auteurs et complices seront poursuivis devant la justice nationale .
Il sied de préciser que la ville de Bukavu est sous contrôle du M23, un groupe rebelle soutenu par l’armée rwandaise, depuis février 2025 à l’issue d’une offensive militaire qui a porté la prise de la ville quelques semaines plus tard . Depuis, plusieurs rapports font état d’un climat de repression à l’égard des médias, incluant enrôlements forcés de journalistes pour des formations idéologiques, pressions, menaces et enlèvements dans les zones occupées .
Willyeve Diakuantinu.