
Kinshasa, 30 juillet 2025 ( TOP243NEWS ). – Le gouvernement congolais a entamé, ce mercredi, le paiement des salaires des agents et fonctionnaires de l’État sur l’ensemble du territoire national. Cette opération salariale, qui s’étendra jusqu’au 2 août prochain, intervient dans un contexte économique et social sensible, marqué par les promesses de réforme de l’appareil étatique.
Dans une communication relayée ce matin par Radio Okapi, le ministère des Finances a confirmé le début effectif des opérations de paie. Les banques partenaires ont été mobilisées pour assurer la distribution dans les délais impartis. Il s’agit notamment de la Rawbank, Ecobank, BCDC-Equity et la Banque centrale. « Le gouvernement a mis les fonds à disposition. Nous appelons à la patience dans les zones à faible couverture bancaire », a déclaré un responsable du Trésor public.
Cette opération revêt une dimension hautement politique et sociale. Depuis plusieurs mois, des retards de paiement étaient régulièrement signalés, notamment dans les provinces enclavées. Le paiement ponctuel du mois de juillet est perçu par certains analystes comme un signal du gouvernement visant à restaurer la confiance entre l’État et ses agents, dans un contexte de rumeurs persistantes de remaniement ministériel. « C’est la première fois depuis février que mon salaire arrive sans délai. C’est encourageant, mais on attend de voir si cela va durer », confie Pascal N., enseignant à Mbandaka.
La démarche intervient quelques jours seulement après l’annonce faite par le président Félix Tshisekedi d’un prochain gouvernement resserré, avec une réduction des dépenses publiques de 30 %. Le chef de l’État a également évoqué une possible révision des rémunérations dans les institutions publiques, un sujet sensible dans un pays où les inégalités salariales entre hauts fonctionnaires et agents de base sont régulièrement dénoncées.
Selon des chiffres officiels, la masse salariale mensuelle de la RDC dépasse les 350 milliards de francs congolais, dont une part importante est consacrée aux secteurs de l’enseignement, de la santé, et de l’administration territoriale.
Ce paiement, bien qu’attendu, ne saurait faire oublier les défis structurels : fichiers de paie mal actualisés, agents fictifs, lenteur dans la bancarisation complète des salaires. Plusieurs syndicats de la fonction publique appellent d’ailleurs à une réforme profonde du système de gestion des ressources humaines de l’État. « Nous saluons la ponctualité ce mois-ci, mais cela ne doit pas masquer les irrégularités persistantes dans certaines administrations », rappelle Jules Mfumani, porte-parole du Syndicat national des agents de l’État.
Willyeve Diakuantinu